Présentation.

 

Introduction

La Nouba

La Nouba des Niqlabâtes

Les Genres Apparentés

L'Orchestre Traditionnel et ses Instruments

 

 

 

 

Introduction.

La "Çan'a" (littéralement œuvre musicale) est un des nombreux genres du patrimoine musical algérien qui regroupe le répertoire de la Nouba et des Niqlab ainsi qu'une partie des répertoires populaire et religieux…

Musique modale, art d'exécution et d'interprétation où l'improvisation joue un grand rôle, la "Çan'a" porte en elle les stigmates des moyens plus ou moins approximatifs qui ont été employés pour sa sauvegarde mais aussi des traits de génie peut-être sous-exploités…

 

Dès le milieu du dix-neuvième siècle, les "anciens" maîtres ont contribué à récupérer et à référencer le répertoire de la Nouba et des genres apparentés. Une opération d'urgence pour un répertoire qui risquait de devenir hermétique et finir par disparaître. Cette "sauvegarde" fut ancrée avec la publication du recueil du musicien Edmond Nathan YAFIL (en 1904) pour être pratiquement achevée avec l'avènement de l'orchestre de la station "Radio Alger" (entre 1946 et 1963) sous la direction des frères Mohammed et Abderrezaq Fakhardji. Cette dynamique sans précédent qui a mis à contribution plusieurs acteurs a permis d'installer la tradition algéroise sur des modèles d'interprétation qui ont su "convaincre" les musiciens d'alors et qui font aujourd'hui office de référence.

L'analyse de ce "legs" devait, dans la continuité de l'action de sauvegarde, permettre aux musiciens de dégager une théorie générale de la musique Çan'a pour se libérer du "dogmatisme qu'implique l'assimilation rigoureuse d'un modèle de référence". Hélas, notre monde de la Çan'a n'en est toujours pas là : Les morceaux sont restés avec leurs défauts (de textes et de rythmes), on parle encore de morceaux détenus en "otages" ou de morceaux "inédits", on élabore encore des plans de sauvegarde basés sur des méthodes révolues… Une situation peu reluisante qui s'aggrave avec la disparition des véritables maîtres détenteurs de tout un savoir faire...

 

Principalement implantée et pratiquée dans les grandes villes du nord du pays (Alger, Blida, Cherchell, Mostaganem, Béjaia), la Çan'a a pris un caractère de musique régionale, de musique "citadine" pourrait-on dire.

Certes la Çan'a reste une musique qui a évolué dans les milieux citadins mais comment concilier toutes ces appellations qu'on tente de lui "coller" au gré des modes et des théories plus ou moins farfelues sur son origine : "musique andalouse", "école d'Alger ", "musique classique algérienne", "musique judéo-berbéro-arabo-andalouse" !?

Des styles qui utilisent les mêmes modes musicaux et les mêmes textes poétiques sont présents à Tlemcen (Ouest de l'Algérie AVEC LE Gharnati) et à Constantine (Est algérien avec le Malouf).

 

Les compositions élaborées aussi bien mélodiques que poétiques, les similitudes avec les répertoires Gharnati de Tlemcen et Malouf de Constantine et avec les autres répertoires maghrébins, l'utilisation de rythmes et de gammes très spécifiques, la pratique actuelle sont autant d'éléments qui affirment l'appartenance de la Çan'a à une véritable tradition musicale. Une tradition qui dépasse certainement le cadre national et dont l'origine n'a pas encore livré tous ses secrets. Une tradition en perpétuelle et lente évolution qui participe à cette quête du "beau" sans jamais revendiquer le "parfait".

 

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La NOUBA.

La Nouba (ou séance musicale) est une suite bien codifiée dans son agencement de pièces vocales et instrumentales. Débutant sur un rythme libre et relativement lent la Nouba va enchaîner différentes pièces dans une progression quasi continue du tempo. Le Tab' ou mode musical, qui donne son nom à la Nouba, demeure, dans le principe, constant.

Cette idée de progression (dans le tempo où dans les modes musicaux) autour d'un élément constant (comme le Tab' pour la Nouba, le rythme pour la suite des Niqlab dite Silsila, le mètre prosodique pour la Qacida religieuse) est une des caractéristiques du répertoire musical algérois.

D'après son agencement, nous pouvons diviser la Nouba en trois parties :

- Une partie préliminaire qui comprend deux phases, l'une vocale (la Daïra) et l'autre instrumentale (le Mastakhbar Al Çan'a ou Mitshalia). Ces deux phases sont caractérisées par un rythme libre et par l'absence de la percussion d'accompagnement. Pratiquement tombées en désuétude à Alger.

- Une première partie qui comprend une ouverture instrumentale (la Touchia) et trois phases vocales (le Meceddar, le Btayhi et le Derdj). Ces trois phases vocales sont caractérisées par un mouvement plus ou moins lent qui va de largo pour le Meceddar à allegretto pour le Derdj) et par l'utilisation à l'heure actuelle de deux rythmes d'accompagnement pour la percussion (un rythme pour le vocal et un autre pour l'instrumental). Ces trois phases vocales sont introduites par une petite introduction musicale appelée "Krissi".

- Une deuxième partie qui comprendra deux phases vocales (le Niçraf et le Khlass) qui se distinguent toutes les deux par leurs mouvements plus légers et par l'utilisation de rythmes spécifiques. Cette deuxième partie de la Nouba devait comporter une ouverture instrumentale dite "la Touchia des Niçrafates". Il ne subsiste qu'un seul exemple de ce genre de pièces instrumentales dans le Tab' Ghrib (Mode musical). Notons que dans cette deuxième partie seul le Niçraf est introduit par un instrumental de type Krissi.

 

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La Nouba des Niqlabâtes.

 La Nouba des Niqlabâtes est une suite de pièces vocales et instrumentales qui, contrairement à la Nouba où c'était le Tab' qui demeurait constant, va exposer tous les modes principaux de la musique Çan'a.

Les éléments de cette Nouba s'appellent des Niqlab. Un Niqlab est une pièce vocale de la même facture que les pièces de la Nouba mais qui utilisera des structures rythmiques qu'on ne retrouve pas dans la Nouba: Des mesures à 6/4, 4/4, 8/4 (très souvent accompagnées par un rythme de la percussion à 2/4) et des rythmes spéciaux comme le Soufiane à 7/4 et à 8/4.

Chaque Niqlab est précédé par une petite phrase musicale introductive de type Krissi. Il est annoncé par une improvisation vocale et instrumentale appelée Istikhbar dont la structure nous renseigne sur les aspects musicaux du Tab' (mode mélodique). (Voir notre section Archives sonores)

 

La Nouba des Niqlabâtes débute par une ouverture instrumentale; le Tshambar. Elle enchaîne ensuite Niqlab et Istikhbar des différents modes dans une progression bien codifiée. Il est d'usage de la terminer cette Nouba en lui ajoutant un Niçraf et un Khlass empruntés à la Nouba du mode Mezmoum.

 

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  • Les Genres Apparentés à la Nouba Çan'a.

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  • L'Orchestre Traditionnel et ses Instruments.

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