24 Novembre 2020 |
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Elie Léon LEVY-VALENSIN (1875-1945).
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Page préparée par Waïl Labassi. |
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Avec nos remerciements à la famille Levy-Valensin / AIACHE, particulièrement à Miléna et Pierre. |
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Artiste lyrique et comédien, né à Alger rue de Lorraine (Belcourt) le 29/08/1875, Fils de Mardochée (1831-1908) et de Fortunée LEVY-VALENSIN (1844-1922). A grandi dans un contexte favorisant l’art dans toutes ses dimensions, il fréquenta très tôt les salles de spectacle et assista à des représentations de très haut niveau dans la ville européenne. En effet, Alger recevait à cette époque les plus grands artistes du monde pour donner des prestations de qualité inégalable sur les scènes des grandes salles telles que l’Opéra, le Kursaal, (Le Nouveau Théâtre), l’Alhambra,…etc. On voyait défiler du Verdi, du Rossini, du Puccini, du Vivaldi mais aussi du Tchaïkovski, du Mozart et du Haendel. |
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Elève du Conservatoire Municipal d’Alger, il obtient son 1er accessit en 1895. | |||
Deux ans plus tard (le 20/05/1897) il se marie avec Clara ABULKER (née à Aumale le 11/04/1878), avec qui il partagera une vie tourmentée d’évènements comme la plupart des artistes (instabilité familiale et socio-économique). De ce mariage naissent un garçon et quatre filles dont une (Irène-Blanche 1902-1990) qui serait aussi comédienne « nous n’avons pas encore assez d’éléments à son sujet ! ». | |||
Soldat au 1er Régiment de Zouaves, Léon va participer à la Grande Guerre 14-18 avec son cousin Edmond LEVY-VALENSIN (décédé le 06/03/1915 en Turquie). | |||
Dès son retour, il reprendra ses activités artistiques. Son histoire avec le théâtre est intimement liée à un établissement très réputé qu’il fréquenta, Le Kursaal propriété de Joseph NARBONNE. Construit en 1903 à l’entrée de Bab-El-oued, un vrai chef d’œuvre rivalisant l’ancien théâtre du Square Bresson « Opéra d’Alger ». Pendant plus d’un quart de siècle cet établissement connut des succès avec le music-hall, l’opérette, l’opéra-comique,…etc. | |||
Pendant la guerre le nom de Kursaal, d’origine allemande, fut changé en celui de Nouveau-Théâtre qu’il conserva jusqu’à sa démolition en 1928. | |||
Photo qui montre l'emplacement du Kursaal (détruit en 1928), face à l'actuel lycée Emir Abdelkader, en allant vers Bab el oued, après le siège de la sureté de Police (ancienne caserne).. |
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Autres vues du Kursaal sur le site: http://afn.collections.free.fr/pages/59_bulletin/kursaal.html . |
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En 1920, Léon LEVY-VALENSIN est désigné comme le Directeur artistique du Kursaal. Il réussit à monter des programmes très riches en faisant appel à des noms très connus dans le monde du théâtre : le ténor Piétro Lamy, Philippe Dolne, les excellents Baritons Herniaux et Beroard, Margueritte Lacroix, Rozé Leprince, la chanteuse comédienne Angèle Rynaldo et tant d’autres connus sur la scène universelle. | |||
Avec la collaboration de son coéquipier M. PROSPER, Léon mit en place une saison théâtrale très réussie dont le bruit dépassa les frontières, nous retrouvons les annonces de cette saison dans le guide annuaire « Alger sur-soi » de 1920. Cet évènement a valu au Kursaal le titre du temple de l’Art de l’Afrique du Nord, Léon invita une troupe composée de premières vedettes de France et de l’étranger, ballet. Un répertoire exclusif fut interprété par le Grand Orchestre d’Alger et 32 exécutants dont 18 premiers prix des conservatoires de Paris, Lyon et Bruxelles, le tout sous la baguette d’Eugène Reynaud maestro et 1er chef d’Orchestre. | |||
Des spectacles sont donnés chaque vendredi, toute la presse en parle : « Le voyage en Chine, opéra-comique en 3 actes interprétée par la cantatrice Lucy Berthrand ; La petite mariée comédie interprétée par Tixador ; La Périgourdine dansée par les étoiles du corps de ballet ….etc. ». | |||
Attiré par les opérettes Léon participa activement dans la création de plusieurs pièces, on lui doit : "la Reine s’amuse", "la Marraine de l’Escouade", "le Rendez-vous", "Messalinette", "Nom d’une pipe" et d’autres pièces ayant connues un grand succès. | |||
Irène-Blanche fille de Léon en costume de scène à l'occasion de l'opérette "Véronique". |
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L’un des évènements majeurs dans l’histoire de la musique classique algérienne, est l’introduction des orchestres israélites et arabes sur la scène publique européenne et ce à travers les spectacles organisés au Kursaal. Le Grand ténor Mahieddine Bachtarzi évoque dans ses mémoires la première soirée donnée en juin 1921 sous le thème de « fête Mauresque ». | |||
Léon aurait introduit au théâtre ces concerts Mauresques donnés jusqu’à lors en privé dans les cafés maures de la vieille ville ou dans les fêtes familiales ou encore dans les petites salles. Il organisa des représentations en invitant des chanteurs des deux communautés pour se produire avec un répertoire méconnu des européens ! Edmond Nathan Yafil (Professeur, chanteur et compositeur 1874-1928) fut le premier à avoir donné un concert avec sa troupe El-Motribia au Nouveau Théâtre dont le directeur artistique n’était autre que Léon. | |||
Coupures de Presse. La Maalma Yamna s'est produite dès les années 1920.. |
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Ce nouveau concept a suscité la curiosité des européens, ils venaient en masse pour applaudir les spectacles donnés avec brio par ces artistes qualifiés d’indigènes ! Suite à cette réussite, Léon multiplia les programmes tout au long de l’année. | |||
Entre 1922 et 1923, la troupe El Motribia devient un élément incontournable sur les affiches du Kursaal. Les premières allures d’un théâtre purement algérien commencent à émerger à travers les pièces composées en langue arabe : Fi Sabil El Watan (Pour la Patrie) drame de trois actes ; Feth El Andalous (la Conquête de l’Andalousie) drame de trois actes écrit en arabe littéraire. | |||
Courant les années 30, Léon mena une vie artistique riche en déplacement entre Alger et la Métropole, il serait également à la tête du théâtre de Caen (dans le Calvados). | |||
Son statut de sujet israélite ainsi que les conditions précaires imposées par le régime de Vichy ne l’ont jamais empêché d’être à la hauteur des attentes de son public. Beaucoup de ses traces sont aujourd’hui éparpillées entre les archives de France et d’Alger en attente d’exploration ! | |||
Il décède le 08 mars 1945, dans son appartement à la Rue Bab Azzoun pas loin de l’Opéra. Enterré au cimetière de Saint-Eugène à Alger (où on peut voir sa tombe). | |||
Les sources : Les mémoires de Bachtarzi (en 3 tomes)/ Écho d'Alger (journal en ligne sur la Bn, entrée « Kursaal », et autres mots-clés)/ Bulletin musical d'Alger / Bulletin Nord-africain / Rapports du département d'Alger / | |||
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