Mise à jour : 10 Janvier 2007

 Constantine...

Hommage au Cheikh Abdelkader Toumi (décédé en 2005 à l'âge de 99 ans)

   

 

De Droite à gauche selon d'ordre d'apparition: Amouchi Brahim, Nakkach.A. (Juda), Toumi.A, Abeïd, Benabbas.A

Photo: Nassim Benkrily

               

Cheikh Amouchi Brahim (1903 - 1990).

               
Né le 17 mars 1903 à Constantine où son nom reste intimement lié au malouf et au scoutisme. Comme il s’intéresse au sport. Dans les années vingt il fut l’un des dirigeants du CS Constantine.
               
En 1923, après avoir fréquenté l’école Jules Ferry et le lycée de garçons Aumale (l’actuel Rédha Houhou), jusqu’à l’âge de 20 ans, passionné de football, il adhère à la confrérie des Khouans (Medahine et Queçadine) véritable école de musique à l’époque. C’est dans ce milieu que le maître du malouf acquiert une solide expérience de l’apprentissage des Quacidas qui correspondent aux airs du classique andalous.
               
Pourtant (et comme on le rencontre souvent) son père s’inquiète et s'oppose à ce qu'il pratique la musique.
Qu'à cela ne tienne, il fera ses débuts en musique après un voyage à Alger vers 1926 où il connaîtra de nombreux musiciens dont Mahieddine Bachtarzi et El Hadj El Anka.
Habitué des Zaouïa de la ville de Constantine; que fréquentaient aussi les maîtres du Malouf, il va parfaire sa formation dans ce style. Par la suite il sera lui-même un vecteur de transmission de cette tradition.
               
En 1934, il crée la première société musicale et théâtrale : "Mouhibine Elfen", un vrai cercle où se rencontraient des mélomanes tels que Si Hassouna, Ali Khoudja, Cheikh Hamou Fergani, Tahar Benkartoussa, Baba Âbeid. La section artistique était dirigée par Mohamed Chaker.
               
En 1936, Mouhibine ElFen devient Chabab El-Fen et son président Chérif Ben Hadj Saïd. C’est à partir de cette époque que Brahim commença à composer les premiers airs patriotiques, les marches scouts particulièrement.
               
En 1937, Cheikh Abdelhamid Ben Badis le chargea de composer la musique du chant Chaâbou Eldjazaïri Mouslimoun. A partir de ce moment, les ennuis avec l’administration coloniale commencent.
               
L’orchestre de l’association se compose d’une quinzaine de voix parmi lesquels Abdelmoumen Bentoubal, Doudèche, Kaddour Darssouni, Boudjemline Benlaïb, Salouh Darsouni, Mustapha et Abdelmadjid Djezar.
               
Du début de la Seconde Guerre mondiale à l’indépendance du pays (1939-1962), les activités de l’association sont gelées. A l’indépendance, toujours fidèle à sa vocation, il décide de se consacrer à la formation musicale des jeunes amateurs d’andalous. Il anima les jeudis de l’Ecole normal de Constantine. Ce qui lui permit de créer la première école de musique consacrée à la connaissance de l’ABC du malouf et de la musique andalouse.
Il consacra une bonne partie de son temps à la restauration des pièces inédites et rares du répertoire Malouf. On lui doit la sauvegarde du Bachraf Âraïssi (prélude instrumental) et d’autres pièces vocales.
               
En 1976, une intervention chirurgicale du larynx le contraint à diminuer ses activités.

* * *

Il décède quelques jours avant son anniversaire le 9 mars 1990 à Constantine.
               
Sources: 1- Livret 16 ème congrès de l'académie de musique arabe, Alger 2001; 2 - ....
               

Cheikh Toumi (1906 - 2005) En préparation

               

Photo printemps 1916, au 9 Rue Bérault, une maison appartenant à Abdelkrim Bentchikou, cousin de la mère de Koudir Bentchikou;  à l'occasion de la circoncision de son fils Mohamed Salah.

Photo Waïl Labassi (légende en cours de révision, remerciements à Koudir Bentchikou pour les remarques)

Abdelkrim BENTCHIKOU est debout à l'extrème droite, son fils, Mohamed Salah (le circonci) au même alignement mais l'extrême gauche de la photo.
Les personnages debout de part et d'autre du pillier de droite; - à gauche du pillier: Khodja Bentobbal et à droite du pillier Hassein Bencharif
               
Messieurs.    C'est avec plaisir que j'ai parcouru votre page concernant les "Maîtres de Constantine" et je voudrais  apporter ici quelques rectifications s'agissant  de la photographie que vous intitulez "Musiciens et notables à Dar el Bey de Constantine en 1901".(note du Groupe; Titre initial de la photo)    Je suis au regret de vous informer que la dite photographie ne date pas de 1901, quà cette époque et ce jusqu'à l'indépendance, ce qu'on appelle Dar el Bay c'est le Palais de Hadj Ahmed Bey récemment restauré alors que sous adminsitration coloniale il était octroyé à la Division militaire où entre autre Napoléon III était descendu en 1865. Que l'ancienne Dar el Bey a bien exsité; elle se trouvait non loin de là, plus exactement sur l'emplacement des Magasins du Globe; Hadj Ahmed Bey l'avait abandonnée au profit de l'actuel Palais qu'il venait de construire.    Par conséquent la photographie que vous avez reproduite sur votre site se situe dans une maison privée, non loin de là, exactement au 9 Rue Bérault, appartenant à Abdelkrim Bentchikou, cousin de ma mère; la scène se passe au printemps 1916 à l'occasion de la circoncision de son fils Mohamed Salah. Abdelkrim Bentchikou figure au dernier rang à gauche, en troisième position en allant de gauche à droite. Tous les personnges sont pour la plupart ses cousins et ses amis. Lui n'a jamais été musicien; par conséquent, il y a eu inversion des noms entre l'orchestre assis au premier rang et les hommes debout du troisième rang.  Pour revenir à cette maison qui existe toujours, elle a été louée par la famille Bentchikou; malheureusement les locacataires actuels l'ont transformée en entreprise de tannerie; vous pourrez envoyer quelqu'un sur place pour vérifier la véracité de mes propos.   Cordialement. (2011)
               
               

Cheikh Mohamed Saleh dit Cheikh Hamou (1880-1971)*

               
Né en 1880 à Constantine, fils de Med Sedik artisan S’mandi (fabriquant de selles).
               
Leur vrai nom est REGANI d’origine du sud algérien de la Zaouia de Regane. Leur arrière grand-père Hadj Lârbi REGANI s’est installé à Constantine au début du 18ème siècle. Les habitants de la ville le surnomment Fergani parce qu’il était étranger et il côtoyait El frag'na (les gens venants de l’étranger installés dans la banlieue de Constantine pour exercer le métier de la broderie « Madjboud », d’où vient l’appelation Gandoura Fergani ).
               
Hadj Med Sedik recevait les musiciens dans sa boutique où il les faisait répéter pour les soirées qu’il organisait. Il était responsable délégué par le Conseil des Imams de Constantine pour programmer et organiser les cérémonies religieuses dans les différentes Zaouia de la ville notamment à la Zaouia de Sidi Lekhder (à côté de Eldjezarine) et celle de Sidi Ben Âbderrahmane (à côté d’Elbat’ha). Le Cheikh Hamou aidait son père dans cette tâche traditionnelle.
               
C’est dans cette ambiance que Cheikh Hamou débute son éveil à la musique traditionnelle. Après une bonne initiation au Coran, le récital (Tajouid) et le Mad’h, il intègre vite la confession de la Îssaouia Elhansalia vers 1895. Quelques années plus tard il devient Chikh Âmel (Chef des Medahines) avec Cheikh Lârbi Belghoul (Imam de la mosquée Sidi Rached). A la même époque il faisait Mûzine à la mosquée Eldjamâ Elkbir « Djamâ El-Bay », il interprétait Eladhan à la manière hanafite et avec plusieurs modes (Zidane, Reml-Maya, Âraq…etc.).
               
Virtuose de luth ârbi, on faisait appel à lui pour animer les soirées privées à Constantine et dans les villes voisines. Il participait aux Taouhifates « la danse endiablée » organisées dans la vieille ville par la communauté juive.
               
Il possédait un répertoire classique du Malouf très riche, mais il était connu plutôt dans les répertoires apparentés surtout le Haouzi et le Mahdjouz. D’ailleurs, il était le seul à son époque qui détenait plus de 900 pièces complètes de Haouzi.
               
Ses déplacements à Alger et sa fréquentation des musiciens algérois (mâlem Sfindja, Ben Tefahi…etc.) vont renforcer ses compétences pour maîtriser le répertoire classique çanâ et le genre âroubi. Durant les années vingt il enregistre un certain nombre de disques chez la maison gramophone, son premier enregistrement dans le classique sera « Qoum naghnamou Elhodhayra » en 1920, et « Ya Rquiq elhadjeb » dans le Haouzi. Il était parmi les premiers artistes musulmans à qui la télévision française (RTF) a fait appel pour réaliser une série d’enregistrements en arabe, on lui doit dans cette série l’interprétation de « Nari ou Quorhti » une des merveille de Ben Mçayeb. C’est la même pièce qui va être enregistrée vers la fin des années 50 avec son fils Hajd Med Tahar.
               
Le Cheikh Hamou décède à Constantine en 1971 laissant derrière lui toute une famille d’artistes qui prendront la relève.
               
* nous avons aussi 1972 pour la date de décès

Mohamed El Kourd au piano

Photo Waïl Labassi

               

Photo de 1929 durant une séance de Nechra (sortie privée), le Cheikh Hamou Fergani est au luth ârbi.  

(Photo Waïl Labassi)

Musiciens de Constantine avec le Maalem Sassi Lebrati d'Alger (Photo Waïl Labassi)

De gauche à droite : Saïd Lamarik (tar); Baba Âbid (zorna et flutiste), Benterri ( juif de constantine à la Darbouka), Sylvain le père d'Enrico Macias (violon); Sassi Labrati (mandoline); Cheikh Raymond (luth); assis derière Raymond Benâmouchi Brahim (virtuose de mandoline et de Qanoun, grâce à lui que le Bachraf dit Âraïssi a été sauvé, il l'a restauré et transmi à certain nombre de musiciens. Ce Bachraf correspond un peu dans structure générale au Tchambar algérois Sabah elârous). Debout derière Mâlem Sassi, Mouloud Mezyane (un mélomane qui mettait sa demeure au profit des musiciens pour les répétitions).
               
               
               

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