Mise à jour : 21 Février 2018 |
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Edmond Nathan YAFIL - Ibn Chebab - (1874 - 1928) |
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Juif indigène né à
Alger en 1874, Yafil a commencé, comme tous les
musiciens de son époque, par fréquenter les cafés
maures de la Casbah du vieil Alger; des lieux où se
perpétuait la tradition de la musique Çana;
désignée aussi par musique andalouse. Cest là quil venait écouter le dernier grand Maître musulman du 19ème siècle, le Malem [chef de formation] Mohammed Ben Ali Sfindja, décédé en 1908. Ce dernier le prendra dans sa troupe qui comptera des musiciens de renom : le M'alem Saül Durant, alias Mouzino (décédé en 1928), Laho Serror, Saïdi, etc. |
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1898, Yafil participe aux travaux de Jules Rouanet sur les musiques de l'Algérie, servant dintermédiaire et d'interprète entre le musicologue et le Maître Sfindja... | ||||||||||||||
Au delà des frictions et des malentendus, cette association de compétences, somme toute heureuse, est celle qui aura le plus donné à la musique Çana : | ||||||||||||||
1. / Rouanet signe [La Musique arabe dans le Maghreb in encyclopédie de Lavignac Tome V 1913-1922] ; lécrit le plus complet sur la musique " savante " dAlger. Une synthèse des connaissances récoltées auprès des véritables Maîtres qui confirme ce que les musicologues du 19ème siècle [Shaw, Christianowitsh, Salvador-Daniel, etc.] ont rapporté sur cette tradition. | ||||||||||||||
2. / Yafil classe lensemble des textes des mélodies dans un ouvrage [Majmûâtes Al Aghânî Wal Alhân Min Kalâm Al Andalus (Ensemble de chants et de mélodies du patrimoine andalou) Alger 1904] qui demeure une référence incontournable. | ||||||||||||||
3. / Les transcriptions de Rouanet-Yafil [Répertoire de musique arabe et maure (collection de mélodies) Alger 1904] restent, malgré lapproximation de la notation musicale, des documents dune valeur inestimable pour appréhender lévolution de cette tradition musicale. | ||||||||||||||
Avec Rouanet, une souscription a été lancée pour la transcription intégrale de la Nouba Raml al Maya. Il semble que cette Nouba n'a jamais été achevée (on connaît, la Touchia, un seul Meçadar (Madhloum), un Btayhi (Hibi), un Derdj (Min Tilk al Diyyar), un Niçraf ( ) et un Khlass (Aashiyatoun). Mais, par la suite, Yafil va signer la première Nouba intégrale de l'Histoire de la transcription en Algérie : La Nouba Dhîl (complète) | ||||||||||||||
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En 1909 Yafil fonde une école de musique arabe qui deviendra en 1911 El Moutribia ; la première association de musique de lhistoire de la Çana. | ||||||||||||||
En 1918, il rencontre Mahieddine Bachtarzi le muezzin et l'habitué des cercles religieux lequel optera pour une carrière artistique qui englobera tous les domaines du spectacle (ténor, acteur, metteur en scène, etc.). ( Bachtarzi est surtout reconnu comme étant le fondateur du théâtre algérien.) | ||||||||||||||
Sous l'impulsion de Yafil, El Moutribia, à travers ses activités pédagogiques et artistiques, à travers ses tournées internationales, aura eu le mérite de faire évoluer la Çana depuis les cercles fermés traditionnels jusqu'à lunivers des salles de concert, de porter la musique traditionnelle algéroise à des sommets jamais atteints auparavant. | ||||||||||||||
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En 1922 Yafil, " héritier " de Sfindja, se voit attribuer, sous linsistance et avec la bénédiction des élus musulmans, soucieux de restaurer la personnalité algérienne, la chaire de musique arabe au conservatoire. | ||||||||||||||
En 1923, il laisse la direction de lassociation El Moutribia à Bachtarzi lequel, quelques années plus tard, abandonnera le cadre de la musique traditionnelle pour celui du spectacle et du théâtre. | ||||||||||||||
Ce changement de cap poussera des puristes à créer, en 1929, une nouvelle association : El Andaloussia. | ||||||||||||||
Le climat tendu des années 1930 (situations politique et sociale en Algérie) sera à lorigine de toute la dynamique du mouvement associatif algérien | ||||||||||||||
Aussi, et jusqu'à lémergence de lorchestre de la Station en 1946 dirigé par les frères Mohammed et Abderrezaq Fakhardji, elles seront plus dune dizaine dassociations de musique à voir le jour rien que pour la région dAlger : Gharnata, El Mizhar, El Hayat, la société des concerts sous la direction du grand Maître Ben Teffahi lequel contribuera à la création le 27 Janvier 1930 de la prestigieuse association El Djazaïria qui fusionnera le 15 octobre 1951 avec une autre association non moins prestigieuse El Mossilia (créée en 1932). | ||||||||||||||
El Djazaïria-El Mossilia sera du reste lAssociation phare de toute la deuxième moitié du 20ème siècle. | ||||||||||||||
Toutes ces associations de musique ont contribué à former de nombreux musiciens, le plus souvent des anonymes, mais aussi des interprètes de renom et des futurs Maîtres : Bouraada, Kasdali, Djaïdir, Serri, Messekdji, Mazouni, etc., et tant d'autres par la suite : Mais, ceci est une autre histoire | ||||||||||||||
Yafil, que lhistoire tente délibérément doublier, qui décède en octobre 1928, restera un des maillons incontournables de la tradition musicale algéroise, le musicien virtuose qui a transmis le flambeau des Maîtres du 19ème à ceux du 20ème siècle, l'imprésario qui a su imposer et convaincre les maisons d'édition à produire la Musique Çana. Nous lui devons en partie, les voix de Sfindja, de Malma Yamna (la Diva algérienne décédé le 02 juillet 1933 à lâge de 74 ans), de Mouzino, de Bouchara (Grand professeur de lassociation El Mossilia), de Bachtarzi, de Laho Serror, | ||||||||||||||
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Le Alger reconnaissant, le Alger culturel, lui rendront toujours un hommage mérité. | ||||||||||||||
Tables des Matières du Diwan Yafil - Mise à jour 2009 - |
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On trouvera ci-dessous une table des matières des morceaux présentés dans le Diwan Yafil avec une classification par Nouba et une classification alphabétique. (format pdf) | ||||||||||||||
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