Mise à jour : 01 Octobre 2007

               
               

Commentaire - 5 -

               

 Nawba dans le Mode Sika

Par l'Ensemble Albaycin (Bourges - France)

Dirigé par Maître Rachid Guerbas.

               

Laytaka Tadhri

               

               
Le texte (arabe classique) chanté pour cette pièce se présente avec deux rythmes poétiques différents:
Les premiers hémistiches sont en un seul paradigme "Mustaf3ilatun" en cinq syllabes. Et ce paradigme apparaît dans sa forme "101011010" (Mustaf3ilâtun) au niveau des vers 4 et 5 sinon il apparaît dans une forme avec déclinaison (chûte de la 4ème lettre, une lettre muette, donc le paradigme reste toujours en cinq syllabes. Voir Section poésie) en "101-11010" c'est-à-dire Mutfa3ilatun.
Au deuxième vers "Kam Manaytani" en "1010101.10" bascule vers un autre rythme et risque de poser problème lors du chant car les accents des deux formes ne sont pas compatibles.
De la même manière il y aura un défaut si on place la coupure après "Rabbi" au Matlaa (quatrième vers); ça donnera un hémistiche à six syllabes ! En fait la sisième syllabe devrait se placer en première position du deuxième hémistiche. Et dans cet hémistiche il manquera quand même un lettre. On peut ajouter cette lettre en suivant le sens du texte. Ça donne :

Ceci impose (normalement ou évidemment - on se voit mal arrêter le chant avant de prononcer le "Bi" !) de chanter tout le Matlaa sans coupure. Et, bravo, le groupe Albaycin chante tout le Matlaa comme la poèsie semble l'imposer ! (Ecouter l'extrait)
               
Par contre les seconds hémistiches de cette poésie sont dans une autre forme; le Majzu Al Ramal. Deux paradigmes en huit syllabes; le premier paradigme est soit "Fa3ilatun" soit "Fa3ilatu", le second est toujours "Fa3ilatun".
Notons qu'au 5ème vers le deuxième hémistiche est en un paradigme Mustaf3ilatun de 5 syllabes, sur le modèle du premier hémistiche. Dans la musique il doit avoir une "position" spéciale.
               
Remarque : La présence "inhabituelle" du paradigme décliné "Fâ3ilatu" (sans lettre muette à la fin) nous fait penser que nous avons en fait un découpage non conforme de la forme Rajaz (voir Section poésie dans la Çan'a). Le découpage non conforme dans la Çan'a est observée quand la délimitation des paradigmes ne suit pas celle qui est prévue par la théorie de la poésie arabe (Khalil).
Pour retrouver une unité en Rajaz il suffit de regrouper des hémistiche, de la façon suivante :

 
Le point bleu indique la délimitation des trois pardigmes dans un découpage conforme du Radjaz. Les paradigmes seront "101-110" "Mutfa3ilun" (qui est une déclinaison très prisée en arabe poésie classique arabe, mais rare dans la Çan'a) ou "1010110" "Mustaf3ilun" ou "1-1011" "Mafa3ilun" pour les deux premiers paradigmes et pour le troisième paradigme "1-1011010" "Mafa3ilatun" ou "101011010" "Mustaf3ilatun".
Le carré rouge indique la délimitation du découpage non conforme qui si on l'adopte nous donne la disposition du texte du tout début avec des vers à deux hémistiches.
Il serait intéressant d'avoir la référence (source) du texte chanté. Omise dans le livret de présentation du CD.
               

Le Khlass

               
La pièce utilise le rythme courant des Khalss de la Nouba. (Voir section sur les Rythmes)
               
Petite histoire: On rapporte que dans un manuel destiné aux animateurs de la Jeunesse et des Sport on a trouvé la définition suivante : Un khlass est une pièce rapide sur un rythme d'allure ternaire (Berouali) qui doit impérativement comporter des "Alalan".
Ça peut faire sourire les connaisseurs. Mais c'est une proposition 100% cohérente (nos fameux critères de cohérence dans le répertoire). Car tous les Khlass de la Nouba (En général, un par Nouba) contiennent une Tlaliya, sans exception.
Les pièces qu'on a l'habitude d'ajouter à la suite du Khlass de la Nouba et qui évoluent sur un rythme identique (sans en avoir la structure -les Khlass dérivent d'un Niçraf particulier -) n'ont pas vraiment le "statut" de Khlass; il rejoignent peut-être le répertoire des pièces légères des Arubu, Zendani. Ils ne figurent pas dans les Diwan de la Nouba.
               

L'accentuation du Chant

               
Si on tient compte de la poésie alors l'accentuation qu'on écoute nous semble en décalage. Certaines syllabes ne sont pas accentuées comme on devait s'y attendre. (Et l'oreille le ressent d'abord et avant tout). Essentiellement au niveau des premiers paradigmes comme on peut le voir sur le shéma suivant:

               

Equilibrage du chant

               
Premier Hémistiche en une seule mesure Khlass et second Hémistiche en trois mesures (premier paradigme en une mesure et second paradigme en deux mesures et pourtant les paradigmes sont identiques).
 
On aurait envisagé deux mesures pour le premier hémistiche (deuxième mesure en vocalises) et deux mesures pour le second hémistiche; une par paradigme.
               

Divertissement

               
Illustration de la proposition. Façon shématique (désolés de ne pas présenter la transcription).
Les points rouges sont les quatre temps de la mesure Khlass. Ils correspondent par exemple aux positions des frappes des mains à l'accompagnement. Et entre deux temps, un groupe de trois notes (celle du milieu légèrement plus courte que les deux autres comme dans un Niçraf. Voir Section sur les Rythmes.)
               

               
               
               

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