NIQLAB dans le Mode MOUAL.

" Qoum Tara Darâhim Al Louz. "

 

1. Transcription du premier couplet d'un Niqlab Moual qui est peut-être la pièce la plus connue du corpus de la Çan'a. Cette mélodie a servi à de nombreuses adaptations durant les années 1970: De nombreux musiciens l'ont prise pour modèle pour des essais d'harmonisation et on lui a même "greffé" les mesures introductives de l'hymne national algérien…

 

2. La poésie emprunte son rythme au mètre Majzu Al Ramal (huit syllabes par hémistiche). Le découpage est non conforme, c'est-à-dire qu'au lieu d'être en quatre plus quatre syllabes, il est en trois plus cinq syllabes.

 

3. Il est a noter que certains musiciens du conservatoire ont tenté de modifier le texte de cette chanson. Le mot "darahim" (pièces d'argent) a été remplacé par "Bara'im" (bourgeons).

Pourtant cette figure de rhétorique (pièce d'argent) est aussi vielle que la poésie arabe. Nous la trouvons dans une Mu'alaqa (poésie arabe de la période antéislamique ) de Antara Ibn Shadad (7ème siècle). Décrivant les effets des pluies soudaines dans le désert (la végétation spontanée, les odeurs d'après la pluie), il dit à propos des flaques d'eau qu'elles sont comme des pièces d'argent éparpillées. (6ème Mu'alaqa vers N°16)

De même que le mot "dabba" du dialecte maghrébin (Maroc) qui veut dire (maintenant ou de sitôt) a été remplacé par "badate" (elle commence). Du point de vue du rythme de la poésie cette substitution est fautive. Mais nous l'avons quand même maintenue (= version courante actuelle) tout en "corrigeant" le de hiatus que certains musiciens commettent lors du chant. La première syllabe du mot "badate", c'est-à-dire le ba", sera placée en appoggiature sur le premier temps de la mesure. (Il n'y a pas ce problème avec le mot d'origine).

 

4. Ce Niqlab utilisera un deux temps avec des structures rythmiques à huit temps. Il est un des meilleurs exemples de la structure en Baschraf.

 

5. L'Exécution se fera de la manière suivante: Vers N°01 suivi d'une réplique instrumentale qui reprend le motif vocal. Puis vers N°02 et sa réplique. Puis vers N°03 suivi directement par l'hémistiche du Matla'1 (vers N°04). Après une réplique instrumentale qui reprendra le motif de cet hémistiche, on reprendra le Matla'1 (début du vers N°04) et on passera ensuite au deuxième hémistiche; le Matla'2.

Le vers N°05 (dit Reju') utilisera l'air du début, il sera chanté deux fois.

 

6. Pour avoir une idée de la transcription ouvrir le fichier son => Qoumtara.

(l'exemple sonore fait suivre la mélodie des vers, celle du Matla'1 puis celle du Mata'2)

 

 Pour visualiser la partition en français phonétique, Cliquez Ici =>

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Traduction - quasi littérale - du premier couplet.

1. Lève-toi et vois les pétales des fleurs d'amandier. Des pièces d'argent * Qui recouvrent le sol de toutes parts;

2. La brise matinale les éparpille sur la campagne * Et la rosée les couvre de perles;

3. La fleur de noyer porte déjà son fruit * Un présage qui augure d'une bonne récolte;

4. Ce jardin me plaît quant il revêt de telles couleurs * Qu'elle est belle la saison des amours;

5. O mon commensal, suis-moi au pré * Profitons de ce moment dans la vie.

 

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