" Qaddak Yasbi_r_Rouh wal 'aqal " |
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1. Transcription du premier couplet d'un 'aroubi (une pièce vocale du répertoire apparenté). L'ambitus réduit de la mélodie ne nous permet pas de définir avec précision le mode mélodique de la pièce (Tab'). Cependant, la sonorité La-Fa-Ré que nous retrouvons au début et à la fin de la pièce (pavé noté A sur la partition) placerait la mélodie dans le mode Hsin qui appartient à la grande famille du mode 'Araq. Une variation ("transition modale" vers le mode Raml_Al_Maya) va affecter ce pavé A dans le troisième couplet de la pièce. |
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2. Cette pièce utilise un rythme spécial; Le Messam'î, un rythme à base de trois percussions de durées inégales. Le chiffrage de ce genre de rythme pourra poser quelques problèmes aux musiciens qui ne sont pas familiarisés avec cette musique (et même à ceux qui le sont!). Aussi, le meilleur moyen d'appréhender ces rythmes reste l'écoute et la pratique. Les chiffrages que nous proposons ne sauraient être pris comme référence pour l'étude de ces rythmes. |
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3. Certains travaux de transcription simplifient la notation de ce rythme en adoptant un chiffrage à 5/8, estimant que les trois percussions de base sont dans le rapport [(1/2)][1][1] [croche-noire-noire].Il est d'ailleurs curieux de constater que ces mêmes travaux chiffrent le rythme Niçraf (un autre rythme de cette classe) de la même façon alors que ce sont deux rythmes distincts!! |
Ces rythmes sont constitués de groupes de trois percussions dites "mobiles". La Seconde et la troisième percussion étant de même durée, ce sera la première percussion, plus courte (elle est dite "liée"), qui va "modeler" le rythme. Un bon chiffrage doit donc restituer les effets d'accentuations, le réglage des cycles rythmiques et la fluidité du rythme réel (le "coulé"). Un chiffrage "schématique" sera surtout caractérisé par un effet de saccade plus ou moins accentué, par des retard (on dira que la percussion "colle"), par des retards ou des précipitations dans la reprise des cycles rythmiques (qui peuvent être bons séparément)... Techniquement, le problème du chiffrage sera de déterminer la valeur théorique des rapports entre les différentes percussions d'une séquence rythmique. Notons que dans la réalité on ne trouvera jamais, dans une même pièce, deux séquences de percussions strictement égales. Le rôle du percussionniste en musique Çan'a étant de maintenir cet équilibre autour de la valeur théorique du rythme, d'où le nom de "Mizane" (littéralement balance ou équilibre) qu'on donne à la percussion. Rappelons que des séquences strictement égales donneraient un caractère mécanique incompatible avec l'expression musicale. |
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4. Une étude approfondie effectuée avec les percussionnistes de notre groupe (saisie du rythme en temps réel) ne nous a jamais permis d'obtenir les rapports du 5/8 . A l'écoute du 5/8 (restitué par une machine) nous percevons (par rapport au rythme pratiqué) : un léger effet de saccade, une deuxième percussion qui "colle" plus qu'il ne faudrait et peut-être une précipitation à la reprise des séquences rythmiques. Mais, globalement, ce chiffrage reste correct, il donne une bonne idée du rythme réel. |
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5. Nos résultats de saisie sont différents. Ils situent les rapports entre percussions dans la plage (0.57__ 0.59)(1)(1).Pour trancher, nous prendrons comme hypothèse que les percussions de base dans les rythmes musicaux de la Çan'a doivent s'écrire avec des fractions simples (une idée des théories pythagoricienne…). Nous avons alors testé la fraction: [(1/4+1/3)]=[(7/12)]=(0.58…) Ce qui donne pour le chiffrage quelque chose comme (31/32) avec une configuration en [croche double-pointée / noire pointée / noire pointée.] Configuration qui "graphiquement" reste très proche du 5/8 ! |
Nous avons ensuite testé [(4/7)]=(0.57…). Ce qui donne un chiffrage de (18/32) et une configuration en [croche / croche double pointée / croche double pointée.]. D'autres configurations (qui répondraient au critère de la fraction simple dans la plage 0.57-0.59) sont possibles. Plus compliquées les une que les autres, elles illustrent la complexité de la notation de certains rythmes. Faut-il noter exactement les rythmes ( au risque surcharger les partitions) ou se contenter d'une notation approximative? Le débat est ouvert. |
Nous avons opté pour le 31/32 car il a l'avantage, comme nous l'avons fait remarquer, d'être "graphiquement" proche du 5/8. Il faut dire qu'a notre niveau nous n'arrivons pas à faire la différence entre le 31/32 et le 18/32. |
6. Pour avoir une idée du rythme, ouvrir le fichier son --> qaddak.mid qui illustre la transcription que nous proposons plus bas (ici en 31/32). |
7. Bien sûr, il très difficile, même pour une oreille avertie, de percevoir les différences entre les différents chiffrages proposés. Pour s'en rendre compte nous proposons au lecteur de se livrer à un petit test pour voir s'il arrive à identifier le 31/32 de l'illustration sonore (ci-dessus) parmi les cinq chiffrages qui suivent. (Bien écouter l'illustration avant. Ne pas trop réécouter les échantillons pendant le test. Se fier à la première impression.) |
Test: Ouvrir les fichiers son et Retrouver le (31/32). ( Rythmes présents : les 31/32, 18/32 et 5/8 décrits plus haut, le Niçraf et un rythme "faussé".). Rythme A: qaq01.mid | Rythme B: qaq02.mid | Rythme C: qaq03.mid |Rythme D: qaq04.mid | Rythme E: qaq05.mid. |
8. Cette pièce est un bel exemple de construction mélodique dite en "dhafira" (tresses).Sa disposition est la suivante: (A*B*A) // (A*A*C) // (B*D*B) // (D*B*A). Quant à l'exécution, elle se fera comme suit: (Aa)(ABA)(aba) // (Aa) (AC)(BDB)(DBA). Les majuscules représentent les pavés de chant (indiqués sur la partition) et les minuscules aux réponses instrumentales correspondantes (non transcrites). Les deuxième et troisième couplets (non transcrits ici) seront construits avec seulement trois vers: (A*A*C) // (B*D*B) // (D*B*A). Les deux premières mesures des "pavés A" du troisième couplet subiront la variation suivante: [La-La-Sol] et [Sol-Sib-La]. |
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10 . Le rythme Messam'î est constitué de deux groupes de trois percussions. La structure rythmique de cette pièce est quant à elle basée sur quatre mesures. Nous laisserons au musicien le soin de déterminer la position des accents.On pourra battre la mesure avec un mouvement ample à 60 pulsations minute environ (une par seconde). Chaque battement (noté une ronde), centré sur le troisième temps de la mesure (indiqué sur la partition en 1;2;3 et 4) représentera la totalité des temps: Les trois percussions du rythme Messam'i appartiennent à un même groupement de notes; une sorte de n-olets irrégulier. |
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Le musicien pourra toujours opter pour une transcription plus simple. Pourquoi pas un 3/4 avec la nuance "MESSAM'I" qui fixera la modalité d'exécution de cette "valse" particulière. Donnez-nous votre point de vue, votre réponse au test, en écrivant au Groupe Yafil … Merci d'avance. |
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Traduction - quasi littérale - du premier couplet. |
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(A): Ta taille captive l'esprit et la raison * (B): Elle confond le rameau de saule * (A): Ta taille captive l'esprit et la raison. |
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(A): Ta taille anéantit le repos de l'âme * (A): Ta taille confond le cercle des astres * (C): Tes baisers ont le goût du vieux vin dans les coupes. |
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(B): Il redonne vie au cœur désespéré * (D): Cet œil aux cils langoureux * (B): Qui m'a charmé en toute conscience. |
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(D):Ta taille captive l'esprit et la raison * (B): Elle confond le rameau de saule * (A): Ta taille captive l'esprit et la raison. |
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Contact : yafil@multimania.com |
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