NIQLAB dans le Mode ZIDANE.

" Ya Rasha Fattane ".

 

 

1. Transcription du Niqlab (pièce vocale) dans le mode Zidane. Les passages en Si et le Matlaa relèvent du Mode Aaraq.

Nous présentons ici deux "versions" de ce Niqlab: La transcription faite par Jules Rouanet et celle que nous avons écrite à partir d'un enregistrement de Abderrezaq Fakhardji avec l'orchestre de la Station sous la direction de Mohamed Fakhardji (1952).

Cette pièce qui était jouée sur un rythme à deux temps (comme on peut le voir sur l'enregistrement qui accompagne cette page et comme se faisaient pratiquement tous les Niqlab) est actuellement  jouée sur un quatre temps avec des modifications par rapport à la version enregistrée par Fakhardji (voir les notes à la suite de la transcription). Notons qu'en 4/4 la pièce ne gagne pas en cohérence (il subsiste toujours des problèmes de mesure et de structures rythmiques); le 2/4 avait (et a) l'avantage de masquer ces petits "défauts".

Nous laisserons le lecteur se faire une idée des différences qui existent entre ces diférentes versions.

La poésie procède par hémistiches courts à cinq syllabes sur le modèle du paradigme "Façilâtun+Fa". Par endroits, le texte présente des syllabes additives mais cela n'affecte en rien le découpage théorique de la pièce (deux ou trois syllabes se placeront en anacrouse suivant les cas. Noté avec double barre "//" dans la transcription phonétique.)

Les vers successifs sont suivis d'une réplique instrumentale (appelée Djouab )qui reprend le motif vocal. Après le chant du quatrième vers on passe au chant du premièr hémistiche du Matlaa (cinquième vers). Réplique et second hémistiche du Matla'. Le sixième vers utilisera la mélodie des troisième et quatrième hémistiches des Ghessen.

Les musiciens actuels se limitent le plus souvent à ne chanter que ce premier couplet...

 
2. Pour avoir une idée de la transcription de Rouanet, ouvrir le fichier son midi : yaracha.mid.

(Cette transcription - que certaines oreilles risquent de trouver un peu caricaturale-, nous donne une idée de la façon dont on peut enjoliver une partition dans l'esprit du jeu d'un orchestre traditionnel. Chaque instrument "brodera" sur la ligne mélodique de base; la Kwitra qui passera de l'aigu au grave, le Rebab qui ne jouera que les notes principales - à l'exemple de la voix en clé de Fa-, etc.)

Pour écouter la version (du Ghessen) enregistrée par Abderezaq Fakhardji (son de mauvaise qualité), ouvrir le fichier son mp3 : stationf.mp3 (ce fichier est présent dans notre section Archives)

Pour avoir une idée de notre transcription de l'enregistrement (Ghessen + Djouab + Matlaa + Redju), ouvrir le fichier son midi : yaracha2.mid

Notons que les changements d'octave dans le chant est une technique très usitée appelée "Tagliba" ou "Galba"; une technique très stricte d'après les notes de Rouanet : "il faudra respecter les sauts d'octaves résultant de notre notation et qui sont absolument conformes à la tradition et aux usages actuels des chanteurs indigènes."

 
3. Remarquons qu'aujourd'hui on chante "Balâbilou El Afrahe" (littéralement les rossignols des jours de fêtes). Dans les deux versions que nous présentons on chantait  "Balabilou El Ifrahe" (littéralement les rossignols qui procurent l'allégresse. Du verbe "Afraha" -procurer de l'allégresse- qui fait "Ifrahan" au substantif.)

Voilà un autre petit exemple qui illustre les problèmes du texte dans la musique Çan'a. Qui a réussi à faire changer d'avis les musiciens...? sûrement le récidiviste de "Qum Tara" (voir Niqlab Moual dans Partitions).

Plus sérieusement, il faudrait un peu plus de circonspection pour arriver à fixer des versions textuelles correctes pour la musique Çan'a... il y va de la crédibilité des chanteurs...

 

Transcription de Jules Rouanet

 

 

Version Abderezaq Fakhardji (1952)

 

 

 

Traduction  du premier couplet (par Rouanet).

1. Ô jeune gazelle séductrice, Ô branche de cassis, Sois clémente avec l'éprouvé...qui est consterné

2. Certes! j'erre avec le désespoir, Ô toi dont les yeux sont noirs, Tu séduis les amoureux ...et (pourtant) tu fuis notre union

3. Tes joues couleur de rose brillent, Comme un astre éclatant, Et les rossignols de l'allégresse...proclament ce miracle

4. Avec tes magnifiques grains de beauté, Tes oeillades assassines, Certes! Ont jeté leurs flèches...dont l'une m'a percé au coeur

5. Sois fidèle à ta promesse, Ô astre de félicité

6. Ne trahis pas nos serments, les plus solennels.

 Remarque : Dans le texte présenté par Rouanet les 2ème et 3 ème vers sont intervertis

 

Transcription Phonétique

Ya/ra//sha/fit/tan * Ya/qa//dhib/el/ban* Ir/ha//mi/el/wal/han * In/na//hou/moub/la

Him/tou//bil/ash/waq * Ya/ka//hil/lah/daq * Fit/na//tou/el/'ou/shaq * Tam/na//iil/waç/la
War/dal/khou//doud/qad/lah * Kaw/ka//boun/wadh/dhah * Ba/la/bi//loul/if/rah * A/ya//toun/tout/la
Bi/hous/ni//dha/kel/khal * Shaf/rou//Ka/el/qa/tal * Qad/ra//ma/el/an/bal * Fil/ha//sha/nab/la

Aw/fi//li/ouaa/di :: Ya/hi//lal/saa/di

La/ta//khoun/waa/di :: Bi/is/mi//Kal/aa/la

 

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